👉Colopathie fonctionnelle : 5 conseils pour la soigner !

Traiter au-delà des symptômes la colopathie fonctionnelle

 Le syndrome de l’intestin irritable (SII), ou colopathie fonctionnelle, est une affection chronique complexe qui touche entre 10 et 15 % de la population mondiale. Caractérisé par des douleurs abdominales, des ballonnements, des diarrhées ou de la constipation, le SII est souvent considéré comme une « maladie invisible », car il ne présente pas d’anomalies détectables lors des examens médicaux standards. Cette invisibilité amène souvent à minimiser ou à mal comprendre la souffrance des personnes atteintes, et on entend parfois dire que « c’est dans la tête ». Mais qu’en est-il vraiment ? Et surtout, comment peut-on traiter cette affection de façon globale et durable ?

Pourquoi la colopathie fonctionnelle est lié à l’esprit ?

Il est vrai que le stress, l’anxiété et le mal-être psychologique jouent un rôle important dans la colopathie fonctionnelle. Cela s’explique par la connexion directe entre le cerveau et l’intestin, appelée axe intestin-cerveau. Ce lien bidirectionnel signifie que le stress mental peut amplifier les troubles intestinaux, et inversement, un intestin dysfonctionnel peut aggraver l’anxiété et le stress.

L’intestin est souvent appelé le « deuxième cerveau » car il contient un réseau complexe de nerfs, appelé système nerveux entérique, qui communique en permanence avec le cerveau via le nerf vague. En cas de déséquilibres intestinaux (comme une inflammation chronique ou une dysbiose), cette communication peut être perturbée, favorisant des symptômes tels que :

• Anxiété et dépression : Une altération du microbiote peut réduire la production de neurotransmetteurs comme la sérotonine, souvent appelée « hormone du bonheur ».
• Fatigue chronique : Les troubles digestifs empêchent une bonne absorption des nutriments essentiels, entraînant des carences en fer, magnésium ou vitamines B, qui exacerbent la fatigue.
• Hypervigilance digestive : Le stress chronique amplifie la sensibilité nerveuse dans l’intestin, intensifiant les douleurs perçues.

Traiter les causes sous-jacentes : une approche globale

Si les traitements classiques (comme les médicaments symptomatiques) peuvent offrir un soulagement temporaire, ils ne s’attaquent pas aux causes profondes de la colopathie fonctionnelle. En nutrithérapie, l’objectif est d’adopter une approche globale et personnalisée pour rétablir un équilibre durable.

1. Apaiser l’inflammation intestinale

De nombreux patients atteints de SII présentent une inflammation de bas grade qui perturbe le fonctionnement intestinal. Pour réduire cette inflammation :

• Alimentation anti-inflammatoire : Privilégier des aliments riches en antioxydants (fruits rouges, curcuma, gingembre) et en oméga-3 (poissons gras, graines de lin).
• Micronutriments réparateurs : La glutamine, le zinc ou encore la vitamine D soutiennent la réparation de la muqueuse intestinale.

2. Corriger la dysbiose intestinale

Un déséquilibre du microbiote est fréquemment impliqué dans la colopathie fonctionnelle.

Les solutions incluent :

• Probiotiques ciblés : Certaines souches, comme Lactobacillus plantarum et Bifidobacterium infantis, ont montré leur efficacité pour réduire les ballonnements et améliorer le transit.
• Prébiotiques modérés : Favoriser la croissance des bonnes bactéries, mais en veillant à éviter les fibres fermentescibles qui peuvent aggraver les symptômes.

3. Traiter le SIBO et la candidose

En cas de SIBO (prolifération bactérienne dans l’intestin grêle) ou de candidose, un protocole spécifique est nécessaire :

• Régime alimentaire adapté : Réduction des sucres rapides et des aliments fermentescibles.
• Plantes et suppléments : Des extraits comme l’origan, l’ail ou la berberine peuvent aider à rééquilibrer la flore.

4. Réparer l’hyperperméabilité intestinale

Lorsque la barrière intestinale est « poreuse », des molécules indésirables peuvent pénétrer dans le sang et provoquer une réaction inflammatoire.

• Glutamine et collagène : Ces nutriments soutiennent la régénération de la paroi intestinale.
• Alimentation riche en polyphénols : Présents dans le thé vert, les baies et les épices, ils aident à renforcer les jonctions cellulaires.

Le régime FODMAP : une solution partielle

Le régime pauvre en FODMAPs est souvent recommandé pour les patients atteints de colopathie fonctionnelle, car il permet de réduire les fermentations intestinales responsables des ballonnements et douleurs. Cependant, ce régime reste une solution temporaire. Des études montrent qu’il est efficace pour environ un tiers des patients, mais il présente des limites importantes :

• Risque de carences : En raison de son caractère restrictif, il peut entraîner des déficits en fibres, vitamines et minéraux.
• Appauvrissement du microbiote : Les FODMAPs sont aussi des prébiotiques, essentiels pour nourrir les bonnes bactéries intestinales.

En nutrithérapie, on va plus loin en adoptant une approche personnalisée. Chaque individu est unique, et les solutions doivent s’adapter à ses besoins, tolérances et mode de vie. Cela passe par une réintroduction progressive des aliments pour identifier ceux qui sont bien tolérés, en tenant compte des quantités et fréquences.

L’importance de la gestion du stress

Les troubles digestifs et le stress sont intimement liés. Une prise en charge efficace de la colopathie fonctionnelle doit inclure des outils pour apaiser le système nerveux et rétablir l’équilibre de l’axe intestin cerveau :

• Techniques de relaxation : Méditation, sophrologie ou cohérence cardiaque pour réduire la sensibilité viscérale.
• Activité physique adaptée : Le yoga ou le pilates peuvent améliorer la digestion tout en diminuant le stress.
• Compléments naturels : Le magnésiu, l’ashwagandha ou la rhodiole sont des alliés précieux pour calmer le système nerveux.

L’étude récente de l’Université de Göteborg a confirmé que les ajustements alimentaires peuvent réduire les symptômes du SII chez plus de sept patients sur dix. Cependant, pour obtenir des résultats durables, il est crucial d’aller au-delà des régimes restrictifs comme le FODMAP. En identifiant et en traitant les causes sous-jacentes – inflammation, dysbiose, SIBO, hyperperméabilité intestinale –, on peut véritablement transformer la vie des personnes souffrant de SII.

La nutrithérapie, en intégrant une approche personnalisée et globale, offre des solutions extraordinaires pour retrouver une digestion apaisée, une énergie retrouvée et une sérénité intérieure. Si vous vous sentez perdu·e face à vos symptômes, sachez qu’il existe des moyens concrets pour reprendre le contrôle de votre bien-être.

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